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Week-end Move & Ride's à Moléson/Gruyère
(CH), le 7 & 8/02/2004
Tout d'abord, qu'est-ce que la Move & Ride's, dont se tenait la première édition en ce week-end ?
Il s'agit d'une course de snowboard-alpinisme, d'environ 1100 m de dénivellé,
ouverte également
aux skieurs de randonnée, contrairement à d'autres
courses
comme l'Original Black Race par exemple.
Bon, alors qu'est-ce qu'une course de snowboard-alpinisme ?
Il s'agit d'effectuer une ascension en étant équipé de
raquettes et de batons,
tout en ayant sa planche de snowboard sur le dos, puis d'effectuer une
bonne
descente de freeride
pour rejoindre l'arrivée.
Sébastien Buchs, l'organisateur, nous a contacté par e-mail,
via le site web
AO, pour nous annoncer
la tenue de ce événement. Immédiatement
David et moi
sommes partants,
même si nous nous inscrivons au tout dernier moment.
Après d'ultimes hésitations lièes à un dernier
contrôle des prévisions météo
qui s'annoncent plutôt aux chutes de neige, je retrouve David chez
lui le
samedi matin un peu avant 06h00.
Dernier pointage du matériel embarqué, notamment les équipements
de secours en
hors-piste
(arva, pelle & sonde) obligatoires, et nous voilà partis
pour un
peu plus de 2h de route en direction du massif de Gruyère dans
le canton
suisse de Fribourg.
Il commence déjà à pleuvioter un peu avant Cruseilles
et nous ferons, à partir
de Genève,
la suite du trajet, heureusement sur autoroute, sous
de légères
mais constantes chutes de neige.
Nous arrivons sans encombre et sans trop d'égarrements dans la
station de
Moléson sous Gruyère
où nous sommes très
bien accueilli par Sébastien et son
staff bénévole.
Nous nous installons, enfin plus exactement nous posons rapidemment
nos
affaires dans une chambre,
car nous sommes venus dès le samedi
matin pour
participer à la Ripcurl Security Session.
Heureusement pour nous,
la neige qui
tombe toujours nous laisse le temps de prendre
un second petit-déjeuner
et de
gouter à la délicieuse et réputée crème
de Gruyère.
Compte-tenu de la météo, le début de la matiné se
passe donc dans la salle de
cinéma où
nous assistons à un cours théorique
magistral et très instructif sur
les avalanches
et les techniques de recherche et de secours. Vers la
fin de la
matinée, le ciel se découvrant un peu,
nous prenons le
téléphérique jusqu'à l'intermédiaire pour assister à une démonstration
impressionnante
de chiens
d'avalanche.
Après un copieux déjeuner dans le réfectoire du
centre, nous repartons pour
une après-midi d'exercices pratiques sur les pistes. Nous apprendrons
le
B-A-BA de l'utilisation d'un ARVA, les techniques de sondage lors de
la
recherche finale et le maniement de la pelle à neige pour dégager
la victime.
Nous pouvons comparer avec David, équipé d'un arva analogique
prêté par Marc,
les différences
de comportement, de maniement et de sensibilité de
détection
avec un modèle numérique fourni par Mammut. Résultat
sans appel : la
technologie a du bon, surtout en cas de multiples sources émettrices
!
Après cette journée déjà bien remplie et
riche d'enseignements, nous prenons
un goûter et allons nous reposer dans la chambre, afin d'être
en top forme
pour ... la méga Pasta Party du soir !
Nous mettons un point d'honneurà gouter les 3 différentes sauces proposées, ce qui nous
permet d'ingurgiter
autant de bonnes platrées qui constitueront un bon stock de sucres
lents ...
La suite de la soirée prend d'abord la direction de la salle
de cinéma où nous
assisterons à la projection du film "Perfect Moment" de
la série Nuit de la
Glisse, puis nous allons faire un tour rapide dans la boite de nuit,
pour nous
rincer les oreilles cette-fois.
La nuit est bonne, bien qu'un peu courte après cette grosse première
journée,
qui pourtant ne sera rien par rapport à celle qui commence, mais
nous ne le
savons pas encore. Nous retrouvons donc tous les participants en tenue
pour un
costaud petit déjeuner avant le grand départ.
Derniers préparatifs, location du matériel manquant, ultimes
vérifications,
quelques étirements
pour se chauffer, inspection par les commissaires
de
course du matériel obligatoire à emporter,
distribution
et enfilage du dossard
: nous voilà sur la grille de départ, raquettes aux pieds
!
Et c'est parti : le top est donné, la meute s'élance en
courant pour traverser
le grand parking avant d'atteindre le début de la montée.
David et moi nous
perdons de vue assez rapidemment donc voici les 2 récits de notre
course.
** La course de GG **
Bon il faut reconnaître que ce départ en courant avec les
raquettes aux pieds
n'est pas du tout une bonne idée puisque ces foutus machins se
débinent 2 fois
dans les cinquantes premiers mètres.
J'ai choisi de louer des
TSL plutôt que
d'utiliser les Salomon, prêtées par Marc, et que j'avais
testées
lors des
entrainements. En effet, ces dernières n'ont pas beaucoup d'accroche
sur la
neige dure et ce jour-là le vent a bien balayé le peu de
poudreuse fraîchement
tombée.
Je me retrouve donc rapidemment distancé par les 3/4 des participants
quand
vient le moment d'attaquer
la première partie de la montée.
Je perds encore
une à 2 fois mes raquettes lors d'une traversée assez éprouvante
en devers et
je remarque que je ne suis pas le seul à rencontrer ce genre de
mésaventure.
Seuls les skieurs de rando, qui ont pris le départ avec les snowboardeurs,
semblent ne pas avoir de difficultés.
J'arrive donc au premier ravitaillement situé à l'arrêt
intermédiaire de la
télécabine où nous devons effectuer
le premier changement
de matériel : il
faut déchausser les raquettes et effectuer une petite descente
en snowbard sur
un tronçon de piste pour rejoindre la seconde partie de l'ascension.
Cela fait
déjà une heure que l'épreuve a commencé et
le premier vient de franchir la
ligne d'arrivée !
Je suis un peu réconforté quand
j'apprends qu'il s'agit d'un
skieur.
Même si le changement d'équipement est un peu laborieux
car il fait froid et
que le vent souffle déjà bien fort, cette descente est
un vrai petit plaisir
pour se détendre les cuisses soumises à rude épreuve.
Rebolote, je repasse en
mode raquettes et je me lance dans une longue et lente montée
en solo.
La
pente est progressive pour la reprise et cela est fort appréciable,
malheureusement le fait d'être tout seul m'empêche de me
caler sur un rythme
qui me permettrait d'avancer à une allure correcte.
Difficile
de se booster
quand on voit juste un petit point noir qui s'agite devant et 2 autres
derrière !
Heureusement les différents points de ravitaillement permettent
non seulement
de faire une petite pause
et de boire un thé chaud, mais aussi
de rencontrer
du monde et d'être réconforté et encouragé.
Je tire mon chapeau à tous ces
bénévoles qui ont du faire du surplace pendant plus de
4h
dans des conditions
météo difficiles : brouillard, vent, grésil, froid.
En atteignant enfin la ligne de crètes, je pensais avoir faire
fait le plus dur. Grossière erreur d’appréciation,
cette portion semble interminable et les petites montées alternent
avec les descentes et les faux-plats, le tout balayé par un vent
glacé qui atteint régulièrement les 80 km/h. A chaque
rafale j'ai l'impression d'être un cerf-volant à cause de
la prise au vent de la planche de snowboard.
Je rencontre à nouveau des soucis avec les raquettes et cette
fois, excédé, je décide de les enlever pour de bon.
De toute façon le terrain, bien gelé, s'y prête.
J'arrive enfin au point de départ de la descente où 2 volontaires
m'aident à effectuer le changement d'équipement. Le vent
souffle constamment, tout objet posé sur le sol est balayé dans
la pente et il est très difficile de rester debout.
Je me lance enfin dans la descente tant attendue, étant épuisé j'enchaine
les feuilles mortes. De toute façon le terrain est complètement
gelé et de surcroit la visibilité très réduite
m'oblige à suivre les pylônes du tire-fesse qui déservait
cette ancienne piste noire. J'ai du me perdre à un moment car
je me retrouve de manière prématuré sur la route
qui mène à la station et que j'emprunte donc à pied
pour rejoindre de façon peu académique l'arrivée.
Je trouve encore un peu d'énergie pour effectuer un petit sprint
pour la photo finish, cela fait maintenant 3h42 que le départ
a été donné et il y a encore 7 personnes derrière
moi. J'aperçois enfin David, arrivé une heure plutôt
!
** La course de David **
Ce dimanche matin en mettant le nez dehors, bah il ne fait pas beau, certes
ce n'est pas la pluie de la veille, mais il reste encore beaucoup de nuages
et surtout du vent, de quoi intensifier encore un peu les efforts à fournir.
Ensuite, je ne me suis pas vraiment échauffé avant de partir et
bien c'est une bêtise ...
Et vaut-il mieux traverser le parking en courant
sans les raquettes mais perdre du temps pour chausser plus loin, ou courir moins
vite raquettes aux pieds ? Involontairement ma stratégie sera différente
et pas efficace, en effet après une traversée du parking pas trop
mal négociée raquettes aux pieds, je déchausse en arrivant
dans la première pente, grrr ...
Ce qui me vaut de voir passer la plupart
des participants, et de repartir ensuite sur un rythme trop rapide en voulant
rattraper un peu de mon retard. Mais devant ils vont vraiment vite et les efforts
faits pour gagner quelques places dans le milieu du peloton obligent à sortir
de la trace, c'est plus fatigant en particulier dans les passages en devers
et cela se solde par 2 autres déchaussages ...
C'est bon je suis calmé,
en plus le vent se fait de plus en plus sentir, autant continuer sur un rythme
plus tranquille je ne perdrais pas plus de temps. Premier changement de matériel,
et premier constat à mes dépends, il y a moyen de rattraper pas
mal de temps dans cette phase, cette première descente permet de souffler,
je ne pense même pas à essayer de descendre vite, avant d'attaquer
une nouvelle portion de montée.
Je me cale sur le rythme que j'avais à la
fin de la première montée, et je prends comme repères 2
ou 3 autres participants qui ont a peu près la même allure, jusqu'à apercevoir
le ravitaillement qui m'incite à accélérer un peu. Là aussi
il y aurait moyen de gagner du temps (ou au moins d'éviter d'en perdre),
mais tant pis je prends le temps de boire un thé bien chaud et de grignoter
un peu.
Puis c'est reparti, en plus la crête ne semble plus très
loin... Mais c'est trompeur car le cheminement le long de cette crête
est finalement assez long, et à chaque bosse je pense voir le sommet
juste après, mais il est toujours un peu plus loin. Enfin, au bruit du
vent vient se mêler le tintement des cloches, agitées avec beaucoup
d'énergie par les sympathiques organisateurs qui attendent au sommet
le passage de tous les concurrents, avec le sourire et prêt à donner à coup
de main et à encourager tout le monde, pourtant il fait bien froid et
le vent est violent, vraiment ce sont eux qui méritent d'être félicités.
Cette fois les raquettes sont rangées pour de bon, attention à ne
pas lâcher la planche qui a une furieuse envie de s'envoler avec tout
ce vent, je commence à vraiment avoir faim et je préfère
prendre le temps de manger une barre de céréales et une pâte
de fruit avant d'entamer la descente, tant pis pour les places perdues, je constate
encore une fois que le temps passe vite pendant ces arrêts, ce sera un
point à ne pas négliger pour les prochaines fois si je veux être
un peu plus performant.
La descente n'est pas de tout repos, la visibilité est
mauvaise obligeant à être vigilant pour suivre le tracé,
je me dis qu'il aurait peut-être été plus malin d'entamer
la descente en même temps que d'autres concurrents plutôt que de
traîner en haut et de descendre tout seul.
L'état de la neige n'incite
pas non plus à prendre de la vitesse. A la fin de la descente on se retrouve
un petit groupe de 4, il nous reste plus qu'à terminer à pieds,
d'abord par une portion de descente en forêt, puis la montée jusqu'à l'arrivée.
La fatigue aidant, je me décide enfin à avaler le contenu d'une
de ces bouteilles fluos, et bien ce n'est pas mauvais ... ;) Fatigué mais
content, même si les premiers arrivés il y a plus d'une heure ont
déjà eu le temps de prendre une bonne douche et de se mettre à table
devant une raclette à la "Gare aux Sorcières".
C'est sûr,
cette première expérience de ce genre de course m'a donné envie
de participer à d'autres et de revenir à l'édition 2005
du Move & Ride's, qui parait-il se déroulera sous le soleil avec
une neige de rêve ;)
** Epilogue **
Nous allons retrouver l'ensemble des participants dans la salle de cinéma
(la "Gare aux Sorcières"), reconvertie en salle à manger, et prenons un repas bien mérité.
Le moment tant attendu de la proclamation des résultats et de
la remise des prix arrive dans une ambiance bon enfant, tout le monde étant
avant tout content d'avoir fini la course et vaincu les éléments.
Il est temps pour nous de remercier Sébastien Buchs puis de rassembler
nos affaires et de prendre la route du retour. Mais auparavant nous avons
déjà noté la date de l'édition 2005 car nous
avons décidé de remettre cela, en espèrant venir
avec quelques Outers supplémentaires !
Le site officiel de la course : http://www.move-rides.ch
ps :
-
A noter l'échec de l'envoi d'un mail sur la
liste AO à partir du tèl mobile de GG,
- Le tèl mobile de David qui sonne à 5h du mat' car il a
oublié d'enlever
le réveil de la veille ;)
(c)
2004 David & GG |